"L'origine" de Thoams BERNHARDT le 20 novembre 2005


Sur "L'Origine" - simple indication de Thomas BERNHARD

Y a-t-il un rapport avec "L'Origine du monde" de Gustave Courbet? Première réaction: aucun. A la réflexion: peut-être. En formulant l'hypothèse d'un rapprochement éventuel je soulève un tollé général.

De quelle origine s'agit-il? Celle du narateur qui allie savamment le je et le il. Mais ne dirait-on pas alors "les origines"? Y a-t-il parenté entre les origines de Thomas Bernhard et celles du narrateur? Certes oui. Est-ce une autobiographie? Un témoignage: simple indication.

On a peine à accorder le sous-titre à la véhémence du verbe qui se déploie, percute, se répercute comme l'écho d'une volée de pierres lancée dans un gouffre. Que ne sommes-nous de langue allemende pour goûter pleinement la puissance de la parole proférée en amples périodes.

Nous avons appris à l'école française qu'il fallait éviter les répétitions, bien connaître l'emploi des points et des virgules. D'où notre désarroi à la première lecture.

Les imprécations envers la charmante ville natale de Mozart où se tient chaque été le festival qui fait rêver plus d'un, nous frappent d'étonnement. Est mieux comprise la haine à l'encontre de Gunkranz, incarnation du système national-socialiste entre les quatre murs d'un internat de garçons en 43-44, titre de la première partie de l'oeuvre.

La deuxième s'appelle "Oncle Franz qui ne sait pas dire non". (1) Renversement de situation? Si l'on veut. Sur les décombres qu'a laissés le Troisième Reich se dresse dans les murs mêmes du sinistre collège, un établissement d'éducation aux valeurs de la Sainte Eglise catholique, apostolique et romaine. Le gentil oncle Franz, dans sa mansuétude, a laissé tout pouvoir au Préfet des Etudes...

Anathème. Anathème sur l'éducation telle qu'elle est conçue depuis l'origine, entendue par l'auteur dans la langue allemande comme cause première de ce qui est.(2)

Alors? Ni Dieu ni Maître? Le grand'père anarchiste croyait en l'hommre libre. Et aussi aux vertus souveraines de l'enseignement des belles lettres et des arts libéraux qui ne pouvait être prodigué que dans les plus grands collèges réservés à une élite fortunée...

Annie ROUZOUL

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