René Fregni « La fiancée des corbeaux »
Quelle bonne idée d'avoir au premier jour de l'exil scolaire jeté ses lunettes pour ne plus être vu des autres et scruter dans le flou le monde opaque où tout doit se deviner, se construire dans la quête curieuse et sauvage des expériences buissonnières ambigües.
Mais l'innocent de jadis tard , mal et douloureusement sevré , celui qui tout petit partageait avec sa maman « la nostalgie de l'(notre) avenir »*,peut maintenant écrire la vie calme et tranquille sous les ciels d'automne et d'hiver de Giono ponctués de corbeaux attentifs ,vigilants, énigmatiques et fidèles.
A présent tous les êtres s'oublient, s'éloignent, s'effacent comme s'éteignent les chandelles au fil des Leçons de Ténèbres dans un hiver bleu comme les yeux de ceux qui gagnent à tous les coups.
Mais restent ouvertes des fenêtres tant sur la folie ou l'énigme des autres si semblables aux siennes et qu'elles justifient , que sur les corps anonymes nus et beaux comme il l'a été ou comme il les a pris ,même s' »il écoute aux joints vieillis des vitres l'âme damnée du vent ».
« C'est si long l'enfance ! On n'en voit jamais le bout: quand on y arrive c'est trop tard! ».*
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