"Reflets dans un oeil d'or" de Carson Mc Cullers le 15 septembre 2002


Pour certains, d'un certain âge, le titre évoque plutôt Marlon Brando et Elizabeth Taylor dans le film de John Huston sorti en décembre 1967 deux mois après la mort de Carson McCullers, née Lula Carson Smith en 1917 à Colombus (Géorgie).
Qui n'a pas été séduit par ce drame? Quel drame? Un livre de plage sans plus. C'est l'avis de quelques-uns.
De drame, pourtant, il y en a un. Même deux. Et plus..
Dès la première page une mort en forme de meurtre est annoncée, mais comme on dirait: "coucou, c'est moi". Et dans ce drame-là, sept auteurs: deux officiers, un soldat, deux femmes, un Philippin et un cheval, écrit le traducteur Pierre Nordon dans l'édition Stock.
Certains ont en revanche été séduits par ces reflets-là, beau titre trouvé dans un poème de T.S.Eliot par l'éditeur de la jeune femme de 24 ans qui, après le triomphe de son premier roman "Le coeur est un chasseur solitaire" venait en présenter un deuxième, sous l'appellation peu séduisante d'"Army Post". Séduits au point de relire et relire encore, médusés devant cette épure de "kaléidoscope" comme le soldat devant la Dame endormie.
A la fin de la deuxième partie, ou plutôt du deuxième mouvement, l'évocation du soldat nu montant le cheval à cru dans une clairière au fond des bois est hallucinante. C'est le héros Mazeppa cher à Bartabas.
Comment, comment? Les partisans du roman de plage n'en croient pas leurs oreilles. Ils n'ont pas lu le même livre. Leur traduction se garde bien de montrer la prodigieuse vision reflétée dans l'oeil d'or de l'artiste Carson McCullers. Pour quelles raisons? Seuls les traducteurs pourraient répondre.
La dernière biographe en date, Josyane Savigneau, nous apprend que le premier traducteur possédait un exemplaire dont la dédicace était un enfantin petit sapin et un oeil en amande. 
Annie ROUZOUL

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