Lundi 3 Fevrier 2025


 Depuis son apparition, Homo sapiens ressent effroi et admiration devant la puissance de la Nature et s'interroge sur l'énigme de son existence. De ce sentiment du sacré sont nés tous les grands courants spirituels et religieux du monde. Pourquoi sapiens est-il aussi un Homo spiritus : le seul animal qui cherche à donner du sens à sa vie, pratique des rituels funéraires, invente de grands récits collectifs et croit bien souvent en des forces invisibles ?
Frédéric Lenoir tente de répondre à ces questions essentielles et montre, au fil de ce voyage dans le temps, la corrélation entre les grandes révolutions spirituelles et les bouleversements des sociétés humaines : de la sédentarisation au monde connecté, en passant par la naissance des cités, des civilisations, des empires et de la modernité.
Après le succès international de Sapiens de Yuval Noah Harari, ce livre de Frédéric Lenoir, fruit de plus de trente années de recherches, nous raconte, dans un langage simple et accessible, la prodigieuse histoire d'Homo spiritus et du sacré, de la Préhistoire à nos jours.


Si la dimension spirituelle de l’être humain peut le conduire à éprouver cette expérience intime et universelle du sacré, elle peut aussi l’amener à faire l’expérience ou à croire en des forces invisibles suprasensibles. Il est donc nécessaire de distinguer ceux qui font une expérience spirituelle sans croire en un monde suprasensible ou en l’immortalité de l’âme de ceux qui font cette même expérience intime, tout en pensant qu’il existe un monde suprasensible et que l’âme est immortelle.
Ces deux conceptions philosophiques existent depuis plusieurs millénaires : on qualifiera la première de « matérialiste » et la seconde de « spiritualiste ». Ainsi, dans l’Antiquité, Platon peut-il être qualifié de penseur spiritualiste, puisqu’il croit en l’existence de l’immortalité de l’âme et d’un monde divin invisible, et Épicure de penseur matérialiste, puisqu’il n’y croit pas… ce qui ne l’empêche pas d’être éminemment spirituel. De nos jours, le philosophe français André Comte-Sponville a aussi fort bien rappelé le fait qu’il existait une spiritualité laïque, et même athée, et qu’il ne fallait pas réduire la spiritualité (et j’ajouterai l’expérience du sacré) à sa dimension spiritualiste ou religieuse.